Lettre n° 171

Par la grâce de D.ieu,
Premier jour de 'Hol Hamoed Soukkot 5705,

Au grand Rav, bien connu, sage et avisé, craignant D.ieu,
empressé, aux réalisations multiples, se consacrant avec
abnégation aux besoins communautaires, le Rav Elyahou,
qui est appelé docteur Jung, New York,

Je vous salue et vous bénis,

J'ai reçu, en leur temps, votre lettre et le texte de votre intervention à propos des publications du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h. Du fait de mes nombreuses activités, en particulier liées à la rentrée(1), ma réponse a été retardée et vous voudrez bien m'en excuser. Vous trouverez ci-joint la réponse du comité rédactionnel du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h.

Je saisis cette occasion pour vous exprimer mes remerciements et ceux du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h pour l'intérêt que vous portez à notre action. J'ai bon espoir que vous ferez usage de votre large influence pour élargir le cercle de ceux qui lisent et étudient les livres édités par le Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h.

Je conclurai par un point qui est actuel, en ces jours qui séparent Yom Kippour de Soukkot.

Le Maharil dit que, tout de suite après Yom Kippour, un homme doit se consacrer à l'édification de sa Soukka. En effet, la période de la Techouva est alors achevée et, lorsque vient le premier jour où l'on peut commettre une faute(2), ce qu'à D.ieu ne plaise, il convient que la première action soit une Mitsva. Le Ramah explique tout cela, dans le Choul'han Arou'h Ora'h 'Haïm, à la fin du chapitre 624.

Nos Sages nous signifièrent ainsi un enseignement particulièrement profond. Ils donnent ici un conseil à celui qui regrette son passé et craint de commettre une faute, à l'avenir. Un tel homme doit bâtir une Soukka.

En effet, la motivation la plus courante conduisant l'homme droit à mal agir est la conception erronée selon laquelle il faut assigner une partie du jour à la Torah et aux Mitsvot et être libre pendant le reste de la journée, c'est-à-dire ressentir la nécessité de mettre en pratique ses Préceptes seulement par l'un des membres de son corps. On se contentera, par exemple, de la tête, c'est-à-dire des leçons de morale que la Torah délivre, ou encore du coeur, en affirmant que D.ieu souhaite, avant tout, la ferveur. On dira que l'accomplissement concret des Commandements, en revanche, est secondaire, n'est pas une nécessité absolue.

Il faut donc se concentrer sur la Soukka, méditer à ce Précepte, le premier qui intervient après que l'on ait obtenu le pardon de ses fautes. On s'apercevra ainsi que l'on doit "s'y trouver comme on résiderait dans sa maison", selon l'expression du traité Soukka. Car, la Mitsva est la résidence véritable de l'homme, qui enveloppe son corps, de la tête au pieds, avec ses vêtements et ses ustensiles.

Avec ma bénédiction de bonne fête et de bonne année,

Rav Mena'hem Schneerson

Notes

(1) Scolaire des institutions du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h.
(2) Après le pardon obtenu pendant Yom Kippour.