Lettre n° 112

Par la grâce de D.ieu,
Mardi 18 Mar'Hechvan 5704,

Au grand et honorable Rav, le Rav H. B.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Votre lettre m'est parvenue avec retard, puis j'ai été occupé par la publication des propos de mon beau-père, le Rabbi Chlita, durant la fête de Pessa'h et du Kountrass Oumayan. Maintenant encore, je dispose de peu de temps, car je prépare l'impression du discours du 18 Elloul dernier et d'un recueil de discours 'hassidiques. Tout ceci s'ajoute au travail courant de Ma'hané Israël et du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h.

Je vous adresse, néanmoins, ces quelques lignes, par respect pour votre érudition et je vous joins, comme vous me l'avez demandé, une copie de la lettre que je vous ai adressée cet été(2). Je l'ai extraite de mes archives et je vous demande donc de me la restituer. Je vous en remercie d'avance.

Nous évoquons la grandeur de l'étude, mais qu'en sera-t-il lorsqu'il nous faudra rendre des comptes sur l'importance de nos actions? L'Admour Hazaken dit bien, dans le Tanya, que "En ces générations du talon du Machia'h, le service de D.ieu prend essentiellement la forme de la Tsédaka. Nos Sages disent que les enfants d'Israël seront délivrés grâce à elle et ils proclament l'équivalence entre l'étude de la Torah et les bonnes actions seulement pour leur époque, lorsque cette étude constituait leur mission essentielle. C'est pour cela qu'ils étaient de grands érudits. Mais, il n'en est pas de même en cette période du talon du Machia'h.

Commentant les versets "tends ton pain au pauvre, lorsque tu verras quelqu'un qui est dévêtu, couvre-le", nos Sages en déduisent la nécessité de conduire son prochain à porter un Talith et des Tefilin. De la sorte, on lui fait acquérir le monde futur.

Une large campagne est donc nécessaire pour rapprocher les Juifs de la Torah et des Mitsvot.

Et nos Sages nous ont donné l'assurance(3), dans le Midrach expliquant la Sidra de cette semaine, que "lorsque l'on décoche une flèche, celle-ci retombe vers le sol sur sa pointe". Cela signifie qu'elle tombe et se plante au sol par son extrémité la plus grosse, qui est à proximité de son origine. Il en découle deux idées. D'une part, une flèche, qui est un bout de bois sec, coupé de sa source depuis bien longtemps, peut, malgré tout, chercher à l'atteindre. De plus, ce bout de bois doit recevoir de l'aide, pour pouvoir obtenir un tel résultat. En l'occurrence, cette aide consiste à troubler son repos, à le soulever au dessus du sol et à le décocher en l'air. Alors, il retombe sur sa pointe.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(4)


Notes

(1) Le Rav 'Haïm Dov Ber Ginsburg.
(2) La lettre n°81.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°110.
(4) De Ma'hané Israël.